Tour Auto Optic 2000 2012

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Article repris de Southcarphotography.fr
Crédits photos : Paul


Événement incontournable en France, le Tour Auto Optic 2000 attire toujours et encore les foules au bord des routes, sur les circuits ou dans les parcs des villes étapes. Cette édition 2012, qui se déroulait du 16 au 21 avril, partait de Paris et son Grand Palais (et non plus des Tuileries comme ces dernières années) pour rejoindre la côte méditerranéenne et Nice. Cinq circuits au programme : Dijon, Bresse, Charade, Alès et le Castellet. Quant aux villes étapes, ce sont Beaune, Aix-les-Bains, Clermont-Ferrand et Nîmes.

En ce qui nous concerne, cette édition était immanquable puisque le parcours de cette année emprunte pour une bonne part et ce sur deux étapes les régions Languedoc et PACA. Notre choix s’est alors porté sur l’arrivée à Nîmes le vendredi 20 avril en fin de journée.

Pour parler du programme de cette édition, il est axé sur l’anniversaire d’un modèle mythique : la Ferrari 250 GTO. En effet, celle-ci fête ses 50 ans cette année. Produite à 36 exemplaires (+ 3 exemplaires de 330 GTO à moteur 4 litres), la Gran Turismo Omologato fut conçue par Giotto Bizarrini (futur créateur de la marque éponyme) et Scaglietti, qui lui dessina une ligne à couper le souffle. Son moteur V12 de 3 litres (250 étant la cylindrée unitaire) développant 300 ch allié à un comportement très sportif lui permit d’engranger un nombre important de victoires en course, remportant notamment en 1962, 1963 et 1964 le championnat du monde Grand Tourisme. Trois 250 GTO sont au départ du Tour Auto 2012.

L’arrivée à Nîmes se déroule sur le parvis des Arènes et sur l’Esplanade Charles de Gaulle, fraîchement inaugurée après des travaux.

Les voitures modernes sont bien évidemment de la partie pour les partenaires et les VIP ou bien en tant qu’ouvreuses. Petite photo d’une 458 Italia au 70-200 derrière les barrières avant d’entrer dans le parc fermé.

Cette année encore, les ouvreuses étaient de qualité à l’image de cette Lancia 037 aux couleurs Esso (#0205). Voiture de rallye répondant aux spécifications du Groupe B, l’italienne championne du monde des rallyes 1983 fait ici figure d’épouvantail. Forte de 265 chevaux (voire 325 sur l’évolution II) sur les roues arrière grâce à un compresseur, inutile de dire qu’elle requiert une dextérité et une attention de tous les instants sur les routes françaises.

Les VIP roulent en véhicules de tous horizons, à l’instar de cette Ford GT. Inspirée de la GT40 des années 60, elle est équipée d’un V8 5.4 L à compresseur développant la modique puissance de 550 ch. Une brute à l’état pur, comme seuls les américains savent faire.

Il est temps de passer aux concurrentes de la course. Commençons par cette Aston Martin DB4 GT de 1960 (#DB4GT/0136/R), d’un rouge flamboyant. Version améliorée de la DB4, elle voit son empattement raccourci et son poids réduit pour plus de sportivité encore. Le 6 cylindres en ligne subit également des modifications, voyant sa puissance passer de 240 à 302 ch. 75 exemplaires furent produits.

Ce Tour Auto version 2012 fait la part belle aux Ferrari, comme en témoigne le nombre de 275 GTB. Son V12 Colombo cube 3.3 L (soit 300 cm3 de plus que les Ferrari 250) pour une puissance aux environs de 300 ch selon les versions. Dessinée par Pininfarina, elle jouit d’une ligne magnifique, très étirée avec un long capot et un arrière fuyant. On retrouvait, entre autres, les châssis #07819, #06881 et #09041.

Le regroupement des sportives modernes ensemble permet de prendre des photos de voitures alignées. Ici, une ligne Ferrari avec 458, FF ou encore California.

Les voitures continuent d’arriver par vagues. Avec le beau temps, les cabriolets et autres roadsters sont parmi les mieux lotis. Deux anglaises se suivent, à savoir une Jaguar XK 120 d’un sobre noir accompagné d’un intérieur rouge, et une Austin-Healey 100/4 à l’élégante combinaison de couleurs.

Les 911 sont bien évidemment toujours là et en nombre : exemple avec cette 2.2 S de 1970.

On peut découvrir aussi une Dino 246 GT, avec son V6 2.4 situé à l’arrière partagé avec la Fiat Dino 2.4.

Changeons de catégorie pour les voitures de course avec cette magnifique Porsche 906. Ce prototype, équipé d’un 6 cylindres à plat de 220 ch, est doté de portes papillon lui conférant un style particulier. Celle-ci, numérotée #906-117, fut livrée neuve au suédois Sten Axelsson avec qui elle termina notamment huitième des 1.000 km du Nürburgring 1966. Elle connut ensuite une seconde vie en Afrique du Sud pilotée par Clive van Buuren, qui l’engagea plusieurs fois aux 9 Heures de Kyalami (septième place en 1969).

Restons dans les Porsche pour un modèle plus classique, la 356.

La 906 dévoile son arrière : admirez la pureté du dessin, très équilibré.

L’ambiance est décontractée, ce qui est plutôt normal après tant d’efforts. Le pilote de cette Dino 246 GTS (#05462) a l’air heureux d’arriver !

Le Tour Auto n’est pas réservé qu’à une élite, comme le prouve cette Mini. Notez au passage la plaque d’immatriculation pleine d’humour.

En 1968 est dévoilée la BMW E9, un coupé dessiné par Karmann. D’abord presque sage, le modèle va peu à peu gagner en sportivité et en agressivité. La version 3.0 CS, sortie en 1971, développe 180ch, avant d’être rejointe par la version à injection baptisée 3.0 CSi de vingt chevaux supplémentaires. Puis une version allégée est construite, nommée 3.0 CSL (L pour leicht, c’est-à-dire léger), qui va remporter de nombreuses courses. Dotée de son package aérodynamique (aileron, kit carrosserie …), elle est surnommée Batmobile. Des modèles Art cars, destinés à la compétition, seront peints par les artistes Calder et Stella. Ici, une 3.0 CS de 1974 ainsi qu’une 3.0 CSL avec son kit aéro de 1972.

Les rangées s’étoffent au fur et à mesure …

Une nouvelle 275 GTB (#10403) arrive, cette fois dans sa version GTB/4. Celle-ci se différencie par ses quatre arbres à cames, améliorant sensiblement le niveau de performances. Elle est alors capable d’atteindre 270 Km/h. Environ 280 GTB/4 ont été fabriquées.

Figure majeure de ce Tour Auto 2012 : #6105, une des 32 Ferrari 250 LM. Son patronyme évoque irrémédiablement sa destination pour la course puisque LM signifie Le Mans. Introduite en 1963, elle conserve le nom de modèle 250 malgré son passage à 3300 cm3. Grâce à sa direction à crémaillère et ses quatre freins à disques, elle termina aux 1ère, 2ème et 6ème places au général des 24 Heures du Mans 1965, la paire Masten Gregory/Jochen Rindt l’emportant.

Autre italienne peut-être moins connue : la De Tomaso Pantera. Née au tout début des années 1970, la Pantera (panthère en italien) fut dessinée par Tom Tjaarda, designer américano-néerlandais. Afin de réduire les coûts de développement du modèle, la Pantera fait appel à un moteur américain, en provenance de Ford. Le V8 Cleveland de 351 ci (soit 5.8 L) offre l’avantage d’un couple démoniaque, un bruit diabolique et une bonne solidité. Une grande partie de la production partira aux États-Unis. L’exemplaire engagé est #THPNLK01121, sorti d’usine en février 1971.

Une autre 3.0 CSL (#2275454) se gare, elle aussi avec le kit aérodynamique. On aime ou on n’aime pas, mais elle ne laisse pas indifférent.

C’est alors que la voiture qui fête son cinquantenaire débarque. Tout le monde retient son souffle puis fonce pour la prendre en photo. Cette 250 GTO, numéro de châssis 4153GT, date de 1963. Engagée la même année aux 24 Heures du Mans, elle se classe à la 4ème place au général. L’année suivante, elle remporte le Tour de France automobile aux mains de Lucien Bianchi. En 1965, elle remporte sa catégorie à la course de côte du Mont Ventoux avec Willy Mairesse derrière le volant. Son palmarès est des plus complets. Sa bande jaune est due à l’Écurie Francorchamps en hommage à la couleur centrale du drapeau belge.

Vient alors une autre italienne : une Giulia TZ. Développée par Autodelta, elle reprend des éléments de la berline Giulia comme son moteur 1570 cc à double arbre et autres éléments mécaniques. Son châssis tubulaire (d’où le nom, Tubolare Zagato) s’accompagne d’une carrosserie en aluminium, ce qui permet le poids de 650 kilos. Son petit 1.6, fort de 160 ch, lui permet d’atteindre près de 220 Km/h grâce à une recherche aérodynamique poussée, héritée des travaux du Docteur Kamm. C’est ainsi que son arrière type Kamm hérite du style « coda tronca », d’où un arrière profilé et tronqué. Zagato avait prouvé les bienfaits de ce système, ce qui poussa les développeurs de la TZ à donner son nom au modèle. 112 TZ furent produites jusqu’en 1965 avant l’arrivée de la TZ2.

De nombreuses Alfa Romeo participent cette année, comme cette 1600 GTA (#AR 613483).

Les anglaises ne sont pas en reste, à l’instar des quelques DB2 présentes. Ici, le châssis n°LML/50/202. La ligne du pavillon est sublime !

Du côté des allemandes, notons une rare Porsche 904 GTS. Elle est équipée d’un 4 cylindres à plat de deux litres produisant 200 chevaux sous une carrosserie en fibre de verre. Son comportement exemplaire lui offrit un joli palmarès, de la Targa Florio au Mans en passant par Sebring ou le Nürburgring.

Que préférez-vous : une 911 Carrera RS 2.7 ou une Mini ?

La lumière commence à tomber, le rouge des Ferrari 275 ou des 250 GT Berlinetta s’assombrit.

Un bolide de 670 ch en tant qu’ouvreur, c’est possible au Tour Auto. La 599 GTO est une évolution de la 599 GTB, qui gagne cinquante chevaux, une évolution esthétique et des modifications au niveau du châssis. Sa production est limitée à 599 exemplaires. Celle-ci est #173360.

Les modernes partent se dégourdir les roues !

Une Alfa 1900 CSS « défie » une Ferrari 458 Italia : c’est le choc des générations, deux philosophies qui s’affrontent.

Pour rester dans les italiennes, c’est au tour d’une Lancia atypique de passer sous les feux des projecteurs. Avec son pare-brise imposant, son look de batracien, des porte-à-faux réduits et ses dimensions trapues, la Lancia Stratos fait office d’OVNI à sa sortie dans les années 1970. Elle hérite du V6 2.4 des Dino (Ferrari et Fiat) qui développe 190 ch. Sa ligne est signée Marcello Gandini pour le compte de Bertone, qui signe là l’une de ses plus grandes œuvres avec la Miura. Sa déclinaison rallye fut couronnée de succès, remportant les championnats du monde 1974, 1975 et 1976. Cet exemplaire « stradale » porte le numéro de série #829AR0.001707.

Duo de BMW avec la 3.0 CS précédemment vue et une 2002 Tii orange.

L’église Sainte-Perpétue, achevée en 1864, domine le parc fermé du haut de ses 70 mètres.

Le ciel se voile, il est temps de tenter quelque chose avec les arènes de Nîmes, datées du Ier siècle avant J-C, en fond.

Retour sur la 250 GTO …

Autre tentative avec les arènes en fond de cette Alfa Romeo Giulia GTA (#AR 613117)…

Tout le charme des années 1960 réuni dans ces deux modèles : une Ford Cortina Lotus et une Alfa Romeo Giulietta SZ (#AR10126.00086).

Les Jaguar Type E ont toujours rempli les plateaux des courses de véhicules historiques de compétition, c’est donc tout naturel de les retrouver au Tour Auto.

Les bâtiments aux alentours permettent de varier les angles de vue…

Le targa était à la mode dans les années 1970, preuve s’il en est avec cette Dino 246 GTS et cette 914/6.

La Pantera se présente devant la fontaine Pradier, inaugurée en 1851 et construite en marbre blanc, ce qui la met en valeur.

Une Carrera RS 2.7 qui vient de loin puisque Serbe.

Place à l’avant de la 250 LM, totalement inimitable, incomparable avec ses feux carénés, ses prises d’air : en somme, une légende automobile.

Les 275 GTB attirent une nouvelle fois notre attention ! A gauche, #08465, et à droite, #06895.

Le monde se vide peu à peu, c’est l’occasion de prendre des photos d’ensemble.

N’oublions pas la 250 LM. La forme du toit et le capot moteur sont du plus bel effet. Cette partie de la voiture devait être celle que ses concurrents admiraient le plus souvent !

Cette Type E 3.8 de 1963 (#887630) est dans un état plus que neuf : les roues à fils, les chromes, la peinture, tout respire le soin !

Version course de la Ferrari 365 GTB/4, la Gr.IV dispose d’une carrosserie allégée grâce à de l’aluminium et des panneaux en fibre de verre. Sur les premières séries de 1970-1971, le moteur était semblable à celui d’origine (V12 4.4 de 352 ch) puis poussé sur les séries 2 et 3 à respectivement 400 et 450 ch. Elle obtint des résultats honorables avec notamment une 5ème place au général aux 24 Heures du Mans 1971 et des victoires de classe les trois années suivantes.

Celle ci-dessous est #14429, un exemplaire de première série et le seul à n’avoir jamais été engagé en compétition. Il dispose également d’un échappement civil mais pas d’extensions d’ailes.

Une autre Type E (#878765) préparée style Lightweight avec hard-top intégré, hanches larges et allégement poussé.

Dernières photos de la 250 GTO …

La lumière du crépuscule ajoute une touche particulière sur les carrosseries, comme on peut le voir sur l’Alfa 1900 CSS.

C’est le moment de quitter le parc, le temps de prendre les dernières photos.

Laissons l’eau de la fontaine Pradier couler en paix …

Cette édition 2012 du Tour Auto fut très réussie, avec un plateau très riche et diversifié. Nous pouvons toutefois regretter de n’avoir vu qu’une seule 250 GTO pour l’anniversaire du modèle alors que trois d’entre elles étaient au Grand Palais.